Elles ne donneront pas leur nom et n’apparaîtront pas en photo. La honte, la timidité, le «dégoût» de soi et la peur de perdre leur emploi sont toujours vifs. Il leur a donc fallu «beaucoup d’énergie pour trouver la force de parler», de nommer les choses et de préciser les gestes. Avant de porter plainte et d’entreprendre une action en justice, qui aura peut-être une issue ce mardi lors d’une nouvelle audience au tribunal de Kobe.
A.T. et Y.T. ont toutes les deux 24 ans et leur histoire illustre comment le harcèlement sexuel peut être, au Japon également, une réalité aussi triviale que répandue dans le monde du travail. En mars, un rapport du gouvernement révélait qu’un tiers des employées étaient harcelées sexuellement. Sur les 1 700 femmes qui ont accepté de répondre à l’enquête, 40 % citaient des cas d’attouchements non désirés. Et 63 % ont choisi de ne rien dire.